Comment l’intertextualité devient chez Beigbeder une arme cynique ?

Authors

  • Louise Kari Mereau TRINITY COLLEGE DUBLIN

Abstract

Frederic Beigbeder est un romancier français connu pour ses romans cyniques. Dans chacun de ses romans on trouve une utilisation récurrente de l’intertextualité. Que ce soit dans les paratextes des chapitres ou dans les bons mots rieurs de ses narrateurs, elle permet à la narration de s’inscrire dans une contemporanéité (1990-2010), une culture (occidentale) et une ligne de pensée (souvent critique de sa société). Dans cet article nous allons étudier comment l’intertextualité participe à l’élaboration du discours cynique.

Le cynisme contemporain peut être résumé en deux courants qui s’affrontent, faisant de sa définition une tâche compliquée : soit l’on dénonce et l’on veut améliorer la société, soit on utilise les défauts de la société pour son plaisir personnel, ce qui conduit le plus souvent à un certain nihilisme. Dans les deux cas, le cynique doit s’extraire de la société pour mieux en appréhender les différentes facettes. Une condition est donc commune : le cynique a besoin de se marginaliser pour exister en tant que tel.

L’intertextualité chez Beigbeder renforce la moquerie cynique – elle lui permet de tourner en ridicule l’amour, les échecs de ses narrateurs et les préjugés – mais elle peut aussi participer à la construction de la critique cynique – les narrateurs de Beigbeder condamnent les dérives de la surconsommation, de l’industrie de la mode. Allant plus loin, la métatextualité permet à ses narrateurs d’étoffer son cynisme jusque tomber dans une critique nihiliste de la société contemporaine.

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Published

2022-04-01

How to Cite

Kari Mereau, L. (2022). Comment l’intertextualité devient chez Beigbeder une arme cynique ?. Chimères, 35(1). https://journals.ku.edu/chimeres/article/view/14601